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INTERVIEW

nJi ibrahim kouotou 
« Paul Biya mérite d’être soutenu » 
Membre du Comité Central du RDPC et ancien député à l’Assemblée Nationale, il revient sur la campagne du Chef de l’Etat contre les détournements des deniers publics et indique quelques pistes pour des lendemains meilleurs. 
Aube : Nous vivons ces jours une actualité très brûlante concernant la campagne d’assainissement des mœurs publiques par le Chef de l’Etat. En tant que membre du Comité Central du RDPC et ancien Député, comment percevez-vous cette action du Président de la République qui a mis aux arrêts certains dignitaires du régime ? 
 
nJi ibrahim kouotou : je vous remercie de me donner l’occasion de m’exprimer sur ce dossier que vous traitez de « brûlant » que moi je trouve normal. Car, il y a longtemps que le Chef de l’Etat cherchait les voix et moyens pour assainir les mœurs publiques et protéger autan que faire se peut le patrimoine national. Si c’est aujourd’hui, c’est un moment de grande satisfaction pour l’ensemble des camerounais de pouvoir enfin passer un coup de balai sur sa cours pour que le Cameroun soutienne le Chef de l’Etat dans les missions qui sont les siennes, pour donner le bonheur aux Camerounais, parce qu’il était inadmissible que le peuple camerounais rassemble les moyens, les remettent entre les mains du Chef de l’Etat lui dise nous te donnons le mandat et les moyens pour nous faire les routes, pour nous donner de l’eau, éduquer nos enfants, nous soigner et que l’on constate que très peu de ces moyens ont été utilisés, il avait beau dire que je suis honnête dans la gestion du patrimoine et des moyens que vous avez mis à ma disposition mais les éléments que vous me confiez sont véreux, aidez-moi à retrouver les pistes pour pouvoir, savoir et démontrer comment ils font pour déposséder les caisses de l’Etat de ce qui doit lui permettre de le développer. 
Aube : vous dites que le Chef de l’Etat a eu ces moyens et maintenant dispose-t-il des preuves suffisantes pour poursuivre ces gens ? 
N.I.K : Bien sûr, vous savez que le chef de l’Etat ce n’est pas quelqu’un qui fait du « tape à l’œil ». Il avance lentement mais sûrement et chaque fois qu’il parle, sachez qu’il est déterminé à aller jusqu’au bout de ce qu’il a dit. C’est quelqu’un qui n’aime jamais qu’on le prenne au mot. Tout ce qu’il avait promis, je veux parler de la démocratisation du Cameroun, je pense que lorsqu’il parlait, d’autres avaient sorti des couteaux et des lances pour dire que cela ne peut pas se faire. Nous voici en pleine démocratie et il avait dit qu’il fallait s’attendre à d’autres forces et nous voici en plein dans le pluralisme. Or il avait commencé par dire « mon principe c’est que les moyens de l’Etat soient gérés honnêtement et avec rigueur. Il a constaté qu’il y avait des brebis galeuses dans ses rangs, il a commencé par les éduquer, puis les prévenir avec la prévention, puis il a frappé. Il avait pensé que les exemples qu’il avait donnés ça et là certains éléments véreux allaient éduquer les autres. Mais il s’est trouvé que certains sont tellement têtus qu’ils vont jusqu’à dire au Chef de l’Etat que vous vous avez beau dire, nous ferons ce que nous voulons. Mais aujourd’hui il dit « assez ». 
Aube : dans ces conditions, il y en a quand même qui pensent que c’est trop peu et trop tard parce que à peine on a arrêté quelques personnalités que le mouvement s’est arrêté, que la campagne d’assainissement semble avoir connu un coup d’arrêt. Que répondez-vous à ceux-là qui disent c’est top peu et trop tard parce que le Chef de l’Etat s’en prendrait trop tard à ces prévaricateurs ? 
N.I.K. : je ne pense pas qu’il soit question de dire qu’il soit trop tard ou trop tôt. Il n’est jamais trop tard pour celui qui attend le bonheur. Vous passez mille ans pour demander au bon Dieu de vous donner santé richesse etc. et puis il arrive un jour il vous donne la richesse et la santé. Vous n’allez pas vous mettre à franchir des kilomètres et des kilomètres en un jour vous irez étape par étape et en suite le Cameroun était quand même comme un pays pris dans la sécheresse. Puis il s’est préparé à recevoir des pluies, puis les premières pluies tombent, il plante et en ce moment il se met à cultiver, pour continuer à planter. Donc lorsqu’il avait demandé à tous les Camerounais à l’aider à rechercher les preuves pour inculper les malfaiteurs, ce n’est pas venu automatiquement mais par à coup, donc il réagit au fur et à mesure qu’il a les preuves. 
Aube : alors qu’est-ce qui aurait pu justifier cette incapacité du Président de la République à disposer des preuves puisque qu’on sait qu’il est la personne la plus informée du pays? 
N.I.K. : Si celui qui doit vous aider à traquer les malfaiteurs lui-même est le premier à mettre les mains dans la caisse. Comment allez-vous les traquer ? Il faut du temps. Vous l’avez mis comme gardien, il doit voir que les gens viennent voler et il ne les signale pas. Chaque fois qu’il a nommé un ministre des finances, il a tenu compte de son passé. C’est quelqu’un qui a géré son bien, il a fait ses preuves dans divers postes de responsabilité. Et lui dit si tu as fait attention à ta petite responsabilité dans ton coin et que l’on ait tiré une satisfaction, je te donne tout le pays et c’est en ce moment que l’autre lui dit que bon d’accord, on voulait simplement t’attirer dans notre piège. C’est en ce moment qu’ils abusent de leur fonction. 
Aube : Manifestement le Chef de l’Etat jusqu’ici n’avait pas toutes les preuves en sa disposition et apparemment il les a maintenant. Selon vous jusqu’où peut-il et doit-il aller dans ce travail d’assainissement ? 
N.I.K. : je ne pense pas qu’il soit question de demander au Chef de l’Etat ce qu’il doit faire, il a un canevas et des limites. Ses limites c’est de dire à ceux qui sont chargés de réprimer, voici les gens qui volent, il leur appartient maintenant d’ouvrir les enquêtes, établir leur responsabilité morale, matérielle et légale. Donc quand ces conditions sont réunies pour avoir les présomptions que j’ai volé il faut que j’aie un objet ente les mains. La vous ne pouvez pas justifier que ce n’est pas moi. Il faut maintenant ouvrir les enquêtes pour démontrer ma culpabilité. Moi j’irais jusqu’à dire que ces messieurs là qu’on prend, il faut qu’on reconstitue les faits, qu’on les amène là où ils ont détourné, qu’ils prennent les mécanismes de détournement. S’ils détournaient par signature qu’on les place à la table, qu’ils signent devant tous les Camerounais parce qu’ils ont tué le Cameroun ; ils ont été cruels pour le pays et sans pitié pour le Président de la République. Donc ces messieurs doivent être traqués. 
Aube : Vous êtes membre du comité central du rdpc, l’instance dirigeante de ce parti. Comment percevez-vous cette action au niveau de votre parti. Est-ce que le fait que la plupart des personnalités qui ont été arrêtées appartiennent au rdpc n’affaiblit pas votre parti ? 
N.I.K. : Cela ne peut en aucun cas affaiblir notre parti, au contraire c’est un levain pour le parti parce qu’il faisait défaut ce qui créait la disparité chez les Camerounais et qui décourageait certains Camerounais à intégrer le rdpc parce qu’il avaient la présomption qu’il y avait beaucoup de voleur au sein du RDPC et qu’on n’ avait pas de preuve pour les mettre dehors, et disaient ne pas vouloir accéder un parti qui abritait beaucoup de voleurs. Aujourd’hui donc le RDPC va pouvoir se garnir d’éléments honnêtes qui ont à cœur ce sentiment de la protection du patrimoine national et du développement du pays et avoir pitié pour les autres camerounais. Donc c’est pour le RDPC un levain de pouvoir repartir sur des nouvelles bases. 
Aube : Honorable, les hommes d’église se sont réunis dernièrement et ont fait comme une mise en garde au Chef de l’Etat en craignant dans son travail de nettoyage de la maison des risques de déstabilisation. Comment appréciez vous cela ? 
AUBE : J’en fais une lecture simple, les hommes de Dieu ne cautionneront jamais ceux qui pillent l’Etat. Or il savent que chaque pilleur, dès que tu l’attrape il sort le couteaux, alors il met le Chef de l’Etat et le peuple camerounais en garde contre les risques de révolte de rébellion, de ceux qui ont pillé l’Etat contre ceux qui veulent mettre de l’ordre. Donc c’est un appel à la vigilance. Je souhaite que le chef de l’Etat puisse prendre cet appel à la vigilance au sérieux. Parce qu’il n’est pas impossible que ceux qu’on poursuit comme voleur se travestissent en poursuiveurs de voleur tout simplement pour distraire l’attention. 
Aube : Parlons de l’hémicycle où vous avez eu à siéger. On a fait le reproche à nos députés d’être un peu timorés par rapport à la condamnation des actions du Chef de l’Etat. Il se dit également que beaucoup d’entre eux seraient parmi les prévaricateurs de l’économie nationale. Comment percevez-vous cela ? Est-ce que l’Assemblée Nationale vous semble aujourd’hui crédible pour soutenir le Président dans cette action ? 
N.I.K. : je n’irais pas jusqu’à remettre la crédibilité de l’Assemblée Nationale en cause surtout que si ces représentants du peuple qui ont reçu mandat de défendre les intérêts du peuple. Si le patrimoine du peuple est spolié ils sont les premiers à se ranger derrière le Chef de l’Etat et à prendre même des mesures légales pour renforcer les dispositions tendant à traquer, à arrêter et à sanctionner ces fauteurs de désordre avec extrême rigueur. Je pense que vous allez penser que, comme certains disent qu’il y a des malfrats parmi les députés mais si vous allez dans le troupeau, vous n’allez pas trouver que tous les bœufs sont sans tâche, il y a quelques animaux qui ont la gale, on le retire pour qu’ils ne contaminent pas le reste du troupeau. Par exemple avec la lutte contre la grippe aviaire,nous détruisons tout ce qui peut être entamé, même s’il faut tout détruire. Si d’aventure il s’avérait que toute l’Assemblée est compromise on ne pourrait pas garder une assemblée faite de malfrats. C’est l’occasion de dire que je connais l’éthique parlementaire, je connais le sens de la dévotion d’un parlementaire vis-à-vis du peuple. Les parlementaires ont la mission d’agir et de venir rendre compte. S’il n’agissent pas, ils vont perdre leur mandat, car le peuple ne peut pas te charger d’une mission que tu ne remplis pas la mission et tu reviens solliciter encore son suffrage et en plus le peuple camerounais est tellement averti pour qu’un Député qui ne fera pas preuve d’honnêteté mérite encore le suffrage du peuple. 
Aube : Terminons Honorable par une dernière évocation, celle qui consiste à opérer une confrontation entre les deux Républiques. D’aucuns disent que la corruption et les détournements de fonds que nous vivons actuellement sont davantage devenus réalité depuis 1982 contrairement à l’ancienne époque. Est-ce que vous accréditez cette analyse ou alors vous pensez que c’est exagéré ? 
N.I.K. : De toutes les façons celui qui n’a pas vécu les deux régimes peut aller très vite en besogne. Je me souviens, il y avait un secrétaire d’Etat au tourisme qui avait rang de Ministre, et qui s’est retrouvé en prison sous l’ancien régime. Souvenez-vous de à la 8e coupe d’Afrique des nations en 1972 (NDLR : Coupe d’Afrique des Nations organisée par le Cameroun et entachée de nombreux détournements de fonds qui ont fini par conduire en prison certaines hautes personnalités de l’époque)  
Aube : M. Ngoubéyou a été en prison pendant longtemps. 
N.I.K. : Voilà, Feu Kouam Samuel, Feu T. Bella. Ils ont fait la prison. Et même il y a eu un haut cadre de la SIC qui est passé par la prison, il est Chef supérieur aujourd’hui. Quand on dit que c’est Biya qui inquiète les Chefs supérieurs. Mais quand l’ancien DG de la SIC était passé en prison n’était-il pas chef supérieur à Sangmélima ? Pourquoi on veut tout faire comme si c’est Biya qui a créé la malhonnêteté, le désordre et tout le reste ? Je dis NON, il faut reconnaître une chose, le Cameroun d’aujourd’hui n’est plus le Cameroun d’hier. On pouvait compter à peine 4 000 à 5 000 hommes dans l’armée, mais aujourd’hui nous avoisinons 100 000 hommes et cela fait un surcroît de moyen et aujourd’hui le nombre de fonctionnaires a grandi, a été multiplié par 100, or le développement du Cameroun n’a pas suivi la courbe démographique. Ce qui revient à dire que pour qu’on gère le Cameroun aujourd’hui on ne peut pas faire allusion à la gestion d’hier.  
Propos recueillis par Ciriac Oloum et Guy Zogo 

 

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Modifié en dernier lieu le 18.03.2006
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