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LES SAIGNEURS DE LA REPUBLIQUE

LES SAIGNEURS DE LA REPUBIQUE 
L’enrichissement illicite et les détournements des fonds publics du bas de l’escalier jusqu’à la marche palière de l’administration publique camerounaise, ont été érigés en un véritable système toléré voire accepté par tous … 
 
Contrairement à une idée reçue, les citoyens camerounais payent leurs impôts, d’autant que le ministère de l’Economie et des Finances a mis en route des stratégies et des opérations coercitives à l’effet de les amener à se mettre en règle avec le fisc. Les démembrements de la Direction des Impôts à travers le pays sont ainsi pris d’assaut tous les jours par des contribuables qui se préoccupent de s’acquitter de leur devoir fiscal. Les pouvoirs publics ne se privent pas de communiquer sur les échéances cruciales liées aux engagements du Cameroun avec les partenaires multilatéraux, notamment l’atteinte du point d’achèvement. Moralité, chaque Camerounais doit mettre la main à la pâte, à la poche, partout où cela est nécessaire pour in fine permettre à notre pays d’être en phase avec les exigences de nos partenaires internationaux. 
 
Mais pendant ce temps, que constate-on ? Une poignée de Camerounais hauts cadres dans l’administration publique, entretiennent des rapports plus qu’interlopes avec l’argent public. On n’a pas besoin de commissions d’enquête pour réaliser que nombre de fonctionnaires de ce pays- toutes proportions gardées- vivent largement au-dessus des moyens qu’autorisent leurs revenus indiciels. Car comment comprendre qu’un fonctionnaire de catégorie A dont le salaire basique est évalué en moyenne à 150 000 FCFA, se retrouve propriétaire de trois à quatre villas de haut standing dont le coût de construction s’élève à environ 50 millions chacune ? Est-il compréhensible que le parking privé du même fonctionnaire « héberge » deux « tout -terrain » de marque nipponne, deux grosses cylindrées allemandes, deux luxueuses «françaises » dont le coût est simplement démentiel ? 
 
Dans le même ordre d’idée, des scandales relayés par la presse, ont mis en exergue des paradoxes dans la rétribution des agents dans certaines entreprises publiques : telle secrétaire dans une grosse « boîte » de la place s’est achetée une villa cossue à prix d’or dans un quartier résidentiel, alors même que son patron hiérarchique paie douloureusement un modeste loyer dans les bas-fonds de la capitale…Des situations de cette nature, il y a pléthore dans les ministères, les sociétés d’Etat, les municipalités,etc. 
 
A telle enseigne que corruption, concussion, détournements, ont pris une forme de normalité dans la haute administration. Un cadre qui ne s’inscrit pas dans la logique de pillage des biens publics, est considéré avec curiosité, mépris et même agacement. Il devient un empêcheur de manger en rond. Tout est alors mis en œuvre pour l’écarter, le clouer au pilori. La chronique administrative grouille d’anecdotes sur le dépeçage dont est l’objet ce grand gibier qu’est le patrimoine public. La nomination d’un nouveau gestionnaire de crédit dans une administration est toujours accueillie avec quelque inquiétude par tous les vautours qui rôdent autour du gibier : va-t-il jouer les « monsieur propre » en optant pour un partage équitable dans l’intérêt de la multitude camerounaise ? Auquel cas il faudrait déjà commencer à stocker des peaux de banane…Va-t-il a contrario dépecer le gibier au profit d’une poignée d’individus cupides et avides, de telle manière que la pus grosse part possible revienne à chacun ? Auquel cas il faudrait là, ici et maintenant, commencer à lui tresser des couronnes de lauriers. De nombreux agents publics ont ainsi perdu leurs postes au journal de 13 heures pour « incompétence ». En fait, leur crime est d’avoir fait preuve de pureté dans un service souillé. Dans l’administration publique camerounaise, les dessous de table sont la règle, et l’honnêteté l’exception. 
 
Il va donc sans dire que les poursuites engagées contre les prévaricateurs ne se sauraient réduire à quelques dizaines de personnes. Sinon la crédibilité de cette action serait déficitaire. De plus, de simples arrestations de présumés détourneurs de fonds publics seraient insuffisantes ; la restitution des avoirs détournés devient une exigence. 
I.E 

 

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Modifié en dernier lieu le 18.03.2006
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